Cinéma italien : La Terrasse (La Terrazza) d’Ettore Scola

La saison estivale est traditionnellement propice à la reprise en copie neuve de grands classiques et de raretés du cinéma. Aussi peut-on actuellement voir ou revoir avec bonheur sur les écrans « La Terrasse » d’Ettore Scola, un film de 1980, drôle et grinçant, dont le casting impressionne par la réunion de tous les grands noms du cinéma italien de l’époque : Marcello Mastroianni, Ugo Tognazzi, l’homme caméléon Vittorio Gassman, Serge Reggiani mais aussi Jean-Louis Trintignant, Carla Gravina et Marie Trintignant.

Synopsis :

Autour d’un buffet, sur une terrasse romaine, se côtoie l’élite de la presse, de la télévision et du cinéma. Tous sont des intellectuels de gauche, amers et désabusés. Unie par l’amitié, cette
génération de quinquagénaires puise sa solidarité dans une commune désillusion. Il y a Enrico, scénariste de
renom, en panne d’inspiration, dont l’imagination s’épuise à essayer de provoquer le rire. Amedeo, le producteur, qui ne finance que des films de série B. Luigi, le journaliste, délaissé par sa femme et de surcroît au chomâge. Sergio, qui rêvait d’être écrivain et doit se contenter d’un petit travail à la télévision. Galeazzo qui voudrait reconquérir la place d’acteur qui fut la sienne et songe à retourner au Vénézuela. Mario, ex-partisan, député du Parti communiste, qui a vu voler en éclats tous les idéaux pour lesquels il a combattu.

Pour tous, l’enthousiasme de la jeunesse a laissé place à l’amertume et aux constats d’échecs, autant professionnels que sentimentaux.

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Trama in italiano :

Nel corso di una sera mondana in una terrazza romana, si intrecciano le vite e le esperienze dei personaggi presenti, accomunati dall’età non più giovanissima e dal lavoro nella comunicazione. Tra loro c’è Enrico, uno sceneggiatore che, nonostante la moglie tenti di risollevarlo, versa in una profonda crisi che lo porterà in una casa di cura. Amedeo fa il produttore e, per scelta, finanzia solo film popolari di serie B. Seguendo le velleità della moglie, prova a dedicarsi a un’opera più ambiziosa, ma l’insuccesso lo farà tornare sui suoi passi. Luigi, un giornalista lasciato da sua moglie, sconsolato si lascia andare fino a perdere anche il lavoro. Sergio, che sognava di diventare uno scrittore, si è accontentato di un piccolo lavoro in televisione, dove non viene stimolato e cede al peso della routine. Galeazzo, ormai anziano e deluso dalla sua patria e da quanti un tempo considerava amici, vuole smettere di fare l’attore e tornare in Venezuela, dove ha vissuto per un periodo in cerca di fortuna. Mario, ex partigiano, è diventato un deputato del partito comunista, ma vede naufragare giorno dopo giorno tutti gli ideali per i quali ha combattuto e, ormai in crisi, vive con leggerezza la storia d’amore con Giovanna, lasciando che tra loro ci siano soltanto quei brevi incontri sulla terrazza nelle belle serate romane…

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La CRITIQUE de Télérama :

Le genre : pavane pour quinquagénaires désabusés. Des membres éminents de la bourgeoisie italienne, quinquagénaires, se réunissent pour une soirée mondaine. Buffet copieusement garni, bavardages, confidences, affrontements, plaisanteries. Le scénario est remarquable. Les personnages révèlent leurs problèmes, leur charisme, leurs déconvenues, en une ronde triste et quelque peu grisante. Ils ont des idées sur tout, ils les expriment ou les dissimulent, pathétiques et perdus dans leur monde d’un autre âge auquel ils s’accrochent. Les femmes sont plus lucides, plus solides. Avec un sens consommé des transitions, des ruptures, des harmonies et du contrepoint, Ettore Scola passe d’un problème personnel à un autre, celui, somme toute, de la faillite d’une classe, d’une génération. Ces destins croisés composent une symphonie : la ballade des désillusions. Et cette élégie morose prend des allures de comédie. L’humour comme politesse du désespoir. Scola a trouvé le ton idéal, Il ne pontifie pas, il n’accuse pas, il ne pleurniche pas. Il regarde, médite, compatit et nous invite à en faire autant. Gilbert Salachas

Extrait : Discours sur le bonheur au Congrès du PCI (Vittorio Gassman)

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AF-terrasse.jpgLa Terrasse : Comédie dramatique d’Ettore Scola (La Terrazza, France/Italie, 1980, 2h40, couleurs). Scénario : E. Scola, Age et Scarpelli. Image : Pasqualino De Santis. Musique : Armando Trovaioli. 165 mn. Avec Ugo Tognazzi : Amedeo. Vittorio Gassman : Mario. Jean-Louis Trintignant : Enrico. Serge Reggiani : Sergio. Marcello Mastroianni : Luigi. Stefania Sandrelli : Giovanna.

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Evolena
Michèle Gesbert est née à Genève. Après des études de langues et secrétariat de direction elle s'installe à Paris dans les années '70 et travaille à l'Ambassade de Suisse (culture, presse et communication). Suit une expérience associative auprès d'enfants en difficulté de langage et parole. Plus tard elle attrape le virus de l'Italie, sa langue et sa/ses culture(s). Contrairement au covid c'est un virus bienfaisant qu'elle souhaite partager et transmettre. Membre-fondatrice et présidente d'Altritaliani depuis 2009. Coordinatrice et animatrice du site.