« Le corps des femmes » débarque en France. Rencontre avec Lorella Zanardo.

L’équipe d’Altritaliani est heureuse de vous inviter à participer à la première rencontre-débat qu’elle organise à Paris.
Rendez-vous, le 17 juin à 18h30, au Studio des Ursulines, Paris 5e, avec Lorella Zanardo, auteur du documentaire et du livre «Il corpo delle donne», un événement médiatique italien destiné à créer débat en France aussi. Le travail de l’auteur porte sur la manipulation et l’utilisation du corps féminin à la télévision italienne. Un rendez-vous culturel et politique, en langue française, animé par Barbara Musetti, pour la défense des droits et de l’image des femmes. Venez nombreux !

A lire en langue italienne, l’article complet de Barbara Musetti sur Altritaliani

et la présentation parue sur le blog du Partito democratico di Parigi

IL_CORPO_DONNE.jpg«Il corpo delle donne» est le titre d’un livre publié récemment en Italie (Feltrinelli, avril 2010) et d’un documentaire de 25 minutes diffusé sur internet depuis le printemps 2009. Le thème ? Un voyage au cœur de la télévision italienne (publique et privée) avec un angle très particulier : celui du corps de la femme et de l’usage qui en est fait. Une recherche, un film et un livre qui dénoncent la différence énorme qui existe désormais entre la représentation de la féminité à la télé et la réalité, qui enquêtent sur les raisons pour lesquelles les femmes elles-mêmes ne se rebellent pas devant les images «pornosoft» que reflètent de leurs corps les écrans, comme si nous étions tous et toutes anesthésiés, endormis devant ce que nous percevons désormais être la normalité, toute négative qu’elle soit.

L’origine de la démarche de notre invitée

Lorella Zanardo écrit : « Nous sommes partis d’une urgence. La constatation que les femmes, les vraies femmes telles qu’elles sont, disparaissent des écrans de la télé et sont remplacées par une représentation grotesque, vulgaire et humiliante. La perte nous a semblé énorme : l’effacement de l’identité des femmes se produit sous le regard de tous, mais sans que cela ne suscite une réaction adéquate, pas même de la part des femmes. De ce constat est née l’idée de sélectionner des images télévisées qui ont en commun l’utilisation manipulatrice du corps des femmes afin de raconter ce qui est entrain de se passer, non seulement à qui ne regarde jamais la télé, mais surtout à qui la regarde des heures durant «sans voir». L’objectif est de s’interroger sur les raisons de cet effacement, un vrai «pogrom» dont nous sommes tous en Italie les spectateurs silencieux. Notre travail a par la suite mis en évidence l’annulation progressive des visages adultes à la TV, le recours à la chirurgie esthétique pour effacer tout signe du temps qui passe et les conséquences sociales et sociétales de ce processus de refoulement. »

Diffusé sur le net, le documentaire de Lorella Zanardo a rapidement rencontré un succès inattendu et énorme, touchant sans doute un public difficile à joindre à travers les moyens traditionnels de communication. Un blog est né et la discussion s’est transformée en débat (parfois vif), national d’abord, international ensuite.

Video extraite de l’émission télévisée « L’infedele » di Gad Lerner

Comment faire pour que le travail accompli depuis un an ne soit pas qu’une mode passagère ? Forte du consensus recueilli, Lorella Zanardo, au-delà d’un engagement quotidien de nature militante, a mis sur pied un projet éducatif proposé aux écoles italiennes, aux étudiants et éducateurs, un «voyage vers le changement» pour mieux lire et déchiffrer les images : Nuovi Occhi per la TV (De nouveaux Yeux pour la TV).

Un beau défi. La rencontre du 17 juin à Paris sera donc une très bonne occasion pour en parler avec Lorella Zanardo. Nous vous attendons !

Renseignements pratiques

Rencontre avec Lorella Zanardo

Date : 17 juin

Heure : 18h30-20h30

Lieu : Cinéma Le Studio des Ursulines – 10, rue des Ursulines – 75005 Paris

Rencontre en français – Participation aux frais libre mais bienvenue


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Pour accéder au Cinéma rien de plus simple:

Studio des Ursulines : 10, rue des Ursulines – 75005 Paris

BUS : 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 (Panthéon)

RER : Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Epée)

Métro le plus proche: Ligne 7 (Censier Daubenton), mais apprêtez-vous à marcher un peu…

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Evolena
Michèle Gesbert est née à Genève. Après des études de langues et secrétariat de direction elle s'installe à Paris dans les années '70 et travaille à l'Ambassade de Suisse (culture, presse et communication). Suit une expérience associative auprès d'enfants en difficulté de langage et parole. Plus tard elle attrape le virus de l'Italie, sa langue et sa/ses culture(s). Contrairement au covid c'est un virus bienfaisant qu'elle souhaite partager et transmettre. Membre-fondatrice et présidente d'Altritaliani depuis 2009. Coordinatrice et animatrice du site.

3 Commentaires

  1. « Le corps des femmes » débarque en France. Rencontre avec Lorella Zanardo.
    Bonjour,

    En effet, si la femme est devenue objet, l’homme également !

    Objets d’une politique visant a produire des être incultes, écervelés et
    sans aucun pouvoir d’analyse… afin de mieux pouvoir les contrôler. C’est
    le prix de l’acceptation du pouvoir en place !

    Quand verra-t-on un intellectuel capable de penser une autre forme de
    société ? celle-ci nous montre chaque jour à quel point elle s’étiole signe
    probable de l’amorce d’un effondrement comparable à celui de l’empire
    romain… d’ici le temps de moins d’une génération… Il risque d’être
    seulement mondial !

  2. « Le corps des femmes » débarque en France. Rencontre avec Lorella Zanardo.
    Élargissons le débat, ce n’est pas seulement la femme, mais l’être
    humain que les fabricants d’images font disparaître de l’écran de
    télévision et de cinéma.

    Les images présentées sont loin de la réalité mais proche des archétypes.

    Le journaliste : Poujadas ou un autre à la télé, un personnage qui lit un
    prompteur dont chaque mot est conforme à un cahier des charges
    politiquement correct et approuvé par le pouvoir.

    Le philosophe : BHL ou un autre à la télé, un personnage qui assène
    quelques dogmes sans apporter le moindre argument, sans accepter la moindre
    contradiction, préférant l’insulte à l’explication et l’apparence au fond.

    Le Français : Un abruti réactionnaire et aviné, qui ne pense qu’à la coupe
    du monde de foot, qui a peur de sa jeunesse, de ses vieux, des étrangers,
    qui vote Sarkozy ou Le pen, et qui regarde TF1 voire, France 2 pour les
    plus aventureux, pour s’informer.

    L’enfant : Un être pur, blond et blanc, qui ne sait rien mais qui connaît
    tout, qui ne peut ni mentir, ni tricher, ni faire de mal.

    Le Président Sarkozy : un homme franc, honnête qui ne travaille que pour
    améliorer le sort des Français et accessoirement de l’humanité.

    La femme : un bimbo forcément sans cervelle ou une intellectuelle
    forcément froide.

    …etc..

  3. « Le corps des femmes » débarque en France. Rencontre avec Lorella Zanardo.
    Merci pour cet article très intéressant. Je réagis surtout à cette
    partie : « Une recherche, un film et un livre qui dénoncent la différence
    énorme qui existe désormais entre la représentation de la féminité à la
    télé et la réalité, qui enquêtent sur les raisons pour lesquelles les
    femmes elles-mêmes ne se rebellent pas devant les images « pornosoft » que
    reflètent de leurs corps les écrans, comme si nous étions tous et toutes
    engourdis, endormis devant ce que nous percevons désormais comme la
    normalité, toute négative qu’elle soit. »

    Je crois malheureusement que la banalisation du corps de la femme n’est
    qu’une conséquence de sa « libération ». Attention, je ne dis absolument pas
    que la libération de la femme n’est pas une bonne chose (c’en est une et
    heureusement que cela est arrivé !!) mais si nous regardons dans le passé,
    dans l’Histoire, le corps de la femme, sauf dans l’art, était tabou. Il
    fallait le cacher, on en avait « peur ». Aujourd’hui, après la libération des
    moeurs des années 70, on est passé à l’autre extrême : il faut tout
    montrer, sans pudeur. Et c’est tellement ancré dans notre culture
    occidentale que maintenant nous ne faisons même plus attention…

    Après la femme « ventre » (la femme qui n’est là que pour procréer), on est
    passé à l’autre extrême, la femme « objet sexuel », celle sur qui tous les
    fantasmes se sont libérés.

    Malheureux, en effet.

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