Rétrospective Ermanno Olmi à la Cinémathèque française

Cinéma italien. La Cinémathèque française rend hommage au grand réalisateur Ermanno Olmi, l’un des cinéastes phares de la «nouvelle vague à l’italienne», du 25 février au 17 avril, avec une grande rétrospective de son œuvre, y compris les courts-métrage et les films documentaires ainsi qu’une conférence. Une belle occasion de revoir ou découvrir les films d’Ermanno Olmi, dont certains chefs-d’oeuvre.


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Né le 27 juillet 1931 à Bergame, Ermanno Olmi, après avoir réalisé une série de films institutionnels et d’entreprise, s’est fait connaître par des fictions (Le temps s’est arrêté, Il Posto, Les Fiancés) qui frappaient par leur pudeur, leur retenue documentaire et se distinguaient de la production italienne de leur époque.

Il accède à la notoriété avec L’Arbre aux sabots qui obtient la Palme d’or en 1978. Son oeuvre, empreinte d’une forte culture catholique, est tout autant une réflexion sur le monde moderne qu’une construction de fables poétiques, à la fois archaïques et contemporaines (Longue vie à la Signora, La Légende du saint buveur).

Une conférence est prévue le jeudi 26 février à 19h par Sergio Toffetti (idéateur de la programmation de cette rétrospective): “Qui êtes-vous… Ermanno Olmi?”, une introduction didactique – ce qui n’empêche pas le parti pris – à l’oeuvre et à la vie du cinéaste: repères biographiques, films clés, contexte de production, accueil critique, thèmes et motifs privilégiés, extraits de films… Une première approche de l’oeuvre pour mieux s’immerger ensuite dans la rétrospective… A la suite de cette conférence, sera projeté le film Les Fiancés (1963).

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[*Tarif réduit pour les lecteurs d’Altritaliani de 4,5€ au lieu de 6,5€*]

[*COUPON à télécharger, imprimer et à présenter en billetterie pour bénéficier du tarif préférentiel Altritaliani pour toutes les projections:*]

http://www.cinematheque.fr/fr/dans-salles/olmi_altritaliani.html

[*LE PROGRAMME DE LA RETROSPECTIVE*]:

http://www.cinematheque.fr/fr/dans-salles/hommages-retrospectives/fiche-cycle/ermanno-olmi,624.html

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En savoir plus sur Ermanno Olmi:

Héritier tardif du néo-réalisme italien, amoureux d’un cinéma authentique et humaniste, Ermanno Olmi est un conteur d’histoires dont la poésie transfigure la réalité pour rejoindre la fable sociale.

En 1961, avec son second long métrage, L’Emploi (Il Posto), Ermanno Olmi accède à la reconnaissance publique et critique. Le film décrit l’apprentissage amoureux d’un jeune milanais et ses débuts dans le monde du travail. En 1963, son troisième long métrage, Les Fiancés (I Fidanzati) rencontre aussi un beau succès. Le cinéaste porte un intérêt sincère aux classes populaires, ouvriers, paysans et employés, sans pour autant adopter un discours politiquement engagé. Sa recherche de l’authenticité lui fait d’ailleurs préférer des acteurs non-professionnels. Ermanno Olmi développe son activité de producteur en créant en 1961 une société indépendante, “22 Dicembre”.

L’année 1969 marque son retour à la réalisation avec un film pour la télévision italienne, L’or dans la montagne (I recuperanti) sur la vie des ramasseurs de surplus de guerre, et un long métrage pour le cinéma, Un certain jour (Un certo giorno). À la fin des années 1960, le cinéaste quitte Milan pour s’installer près de ses amis paysans, dans la montagne à Asiago en Vénétie, où il prépare, monte et parfois tourne ses films, travaillant avec de petits budgets en cumulant les fonctions de producteur, réalisateur, photographe et même acteur.

L'arbre aux sabots

Ermanno Olmi, jusqu’ici connu comme un auteur de documentaires et de films d’entreprise, et totalement inconnu du grand public, est brusquement projeté dans la lumière lorsque son film L’Arbre aux sabots (L’ Albero degli zoccoli) obtient la Palme d’or au Festival de Cannes en 1978. Considéré unanimement comme une oeuvre majeure, le film est aussi pour lui un aboutissement: très attaché à ses origines paysannes, le cinéaste a retranscrit des récits de sa grand-mère et des souvenirs d’enfance dans cette vaste fresque retraçant l’histoire de quatre familles de paysans pauvres dans une grande ferme en métairie près de Bergame, à la fin du XIXe siècle. Un an de tournage en décors naturels, des paysans dans leurs propres rôles et parlant leur dialecte, cette chronique est une bouleversante méditation lyrique sur le monde paysan du siècle dernier.

Dans cet élan, Olmi crée en 1980 l’école-atelier “Ipotesi Cinema” à Bassano del Grappa, près de Milan, sur le modèle des botteghe, les ateliers de peinture de la Renaissance, prônant l’enseignement des métiers du cinéma par l’expérimentation, de façon non conventionnelle mais néanmoins professionnelle.

Très affaibli par la maladie dans les années 1980, Ermanno Olmi espace ses long métrages. Il produit cependant plusieurs films pour la télévision italienne dont, en 1980, une parabole remarquée sur le pouvoir politique, tirée de l’histoire des rois mages de l’Évangile, À la poursuite de l’étoile (Cammina, cammina).

La légende du saint buveur

En 1987, Longue vie à la signora (Lunga vita alla signora) marque son retour auprès du grand public, poursuivi avec le très grand succès de La Légende du saint buveur (La leggenda del santo bevitore), Lion d’or à la Mostra de Venise en 1988. En 1994, il tourne Genesi: La creazione e il diluvio, film dont le cinéaste dit être le plus fier. Il fait un passage remarqué au Festival de Cannes en 2001 avec Le Métier des armes (Il Mestiere delle Armi), sur Jean de Médicis, condottiere du XVIe siècle vaincu par l’usage déloyal du progrès technique. Il tourne ensuite En chantant derrière les paravents (Cantando dietro i paraventi), avec Bud Spencer, histoire de piraterie et fable de paix sur le renoncement à la force. En 2005, il co-réalise Tickets, avec Ken Loach et Abbas Kiarostami.

Après quelques documentaires et court métrages réalisés entre 2007 et 2009, comme Terra Madre (Un film dédié à la terre, notre mère nourricière… un hymne à la nature et à la vie,) Ermanno Olmi tourne en 2010 Le Village de carton (Il Villaggio di cartone), expérience cinématographique à visée métaphysique et politique, avec Michael Lonsdale et Rutger Hauer.

Torneranno i prati

En 2014, Olmi nous offre Torneranno i prati (Les prés reviendront) avec Claudio Santamaria, tourné dans les montagnes qui furent le théâtre des batailles et massacres de la Grande Guerre.

Articles Altritaliani:

  • Torneranno i prati: http://www.altritaliani.net/spip.php?page=article&id_article=2068
  • Terra Madre: http://www.altritaliani.net/spip.php?page=article&id_article=173

La Cinémathèque

51 rue de Bercy

Paris 12e

M° Bercy Lignes 14 et 6

Fermeture le mardi

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