Alessandro Imbriaco: Le jardin d’Angela

Le photographe italien Alessandro Imbriaco est né à Salerne en 1980 et vit à Rome. “Le jardin”, paru en janvier chez Actes Sud (32€, 80 pages), a obtenu le Prix du meilleur livre européen de photographie (European Publishers Award for Photography 2012). Tout ce projet photographique joue sur des lumières crépusculaires, des portraits énigmatiques, une nature foisonnante, sauvage, un peu inquiétante. Cette broussaille, “Le jardin”, n’apparaît pas uniforme et triste. Le reflet de la lumière sur les feuilles donne à certaines images une sensation de magie, d’enchantement. Ni un enfer, ni un paradis… Alessandro Imbriaco a confié à Altritaliani certaines des photographies de cet album photo (A découvrir dans le portfolio).


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“Le JARDIN” – PROGET – EN FRANCAIS

Depuis plusieurs années, Alessandre Imbriaco s’intéresse aux questions sociales liées au mal-logement récurrent dans les grandes métropoles européennes. En liaison avec les associations ou organismes qui se consacrent aux difficultés que rencontre une part toujours croissante des populations urbaines pour se loger, il parcourt Rome et son tissu urbain pour documenter la vie de centaines de familles qui survivent dans une extrême précarité dans des zones ou des espaces en marge de la ville.

C’est au cours d’une de ses enquêtes que le photographe a découvert le territoire du “jardin d’Angela”.

Situé sous un viaduc de la rocade est de Rome, dans une zone d’intense spéculation immobilière, ce jardin, délaissé de tous, prolifère sur un bras marécageux de la rivière Aniene. Eu égard à sa faune particulière (renards, oiseaux), la municipalité romaine envisagea un temps d’en faire un site sous protection environnementale. Cette mesure de classement n’ayant jamais abouti, le jardin, livré à l’abandon, est paradoxalement devenu un îlot de survie où a trouvé refuge une famille de sans-abris dont Alessandro Imbriaco nous raconte l’histoire.

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C’est dans une cabane nichée sous le viaduc qu’Angela, petite fille âgée maintenant de six ans, a vu le jour et grandi ; ses parents, Piero, immigré de Sicile, et Luba, exilée de Russie, l’ont éduquée dans ce refuge sûr mais rudimentaire, à l’insu de tous. “Avec ce reportage photographique, j’ai tenté – tantôt en adoptant le point de vue d’Angela, tantôt par des portraits d’elle-même et de son entourage – de restituer les lieux et les ambiances d’un autre mode d’existence, parfaitement insoupçonnable pour tous ceux qui empruntent chaque jour le viaduc qui sépare la grande ville de ce petit monde invisible.”

Toute la force du travail d’Alessandro Imbriaco repose sur le trouble qui nous saisit à découvrir des images qui ne se présentent pas, de prime abord, sous les auspices du reportage social. Dans un univers végétal que l’on pourrait prendre pour une représentation transposée du jardin d’Éden, des êtres humains vivent et survivent dignement au sein d’une ville européenne du xxie siècle dans des conditions qu’on voudrait d’un autre âge…

Déjà lauréat du Canon Award for Young Photography (2008), Alessandro Imbriaco confirme avec ce nouveau travail la pertinence de son approche du photojournalisme. Distribué par l’agence photographique Contrasto (Rome) et représenté par la galerie Forma (Milan), Alessandro Imbriaco a suivi à partir de 2008 le cursus du Reflexions Masterclass, dirigé par Giorgia Fiorio et Gabriel Bauret, et a été sélectionné en 2011 pour le Masterclass du World Press Photo.

(extrait Actes Sud, traduit de l’italien par : Daniel DE BRUYCKER)

“IL GIARDINO” – PROGETTO – IN ITALIANO

Scrive Alessandro Imbricao:

Da circa cinque anni mi occupo attraverso il mio lavoro fotografico di documentare il disagio abitativo nella città di Roma, il che mi haportato a esplorare in modo sempre più capillare quelle zone marginali e nascoste all’interno del territorio urbanizzato della città che, grazie alla loro natura liminale, sono cresciute a ridosso della speculazione edilizia creando quasi delle roccaforti autarchiche di sopravvivenza. Il giardino è una di queste zone. In realtà si tratta di una piccola palude dell’Aniene, situata sotto un cavalcavia molto trafficato nella periferia est di Roma, una zona che nel tempo è stata sottoposta a vari tentativi di tutela ambientale per preservare la sua fauna specifica, e che poi – del tutto abbandonata – si è trovata a preservare altre forme di vita. È qui, infatti, dove è nata e cresciuta Angela, una bambina di sei anni che vive insieme ai suoi genitori: Piero (siciliano) e Luba (Russa) in una baracca nascosta sotto al cavalcavia. Piero, Luba e la figlia Angela sembra che stiano rivivendo la vita della Prima Famiglia, quella di Adamo ed Eva, dopo esser stati cacciati dal Paradiso. Non è l’eden, né un paradiso, ma qui Piero ha costruito la sua casa e, per un certo periodo, quella della sua famiglia, e ha provato a riempirla del calore e dell’amore di cui una casa necessita.

Con questo progetto fotografico, ho cercato di documentare sia i luoghi e le atmosfere dove la bambina è vissuta fino ad ora, sia la mutata funzione di questa zona che non proteggepiù fagiani o gallinelle d’acqua ma coloro che in questo pezzo di terra hanno trovato un rifugio sicuro, nonché un’alternativa di vita quasi inimmaginabile per chi tutti i giorni passa in macchina sopra quel cavalcavia.

Titolo: Il giardino

Autore: Alessandro Imbriaco

Editore: Peliti Associati (in vendita alla Feltrinelli)

Data di Pubblicazione: Marzo 2013

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Evolena
Michèle Gesbert est née à Genève. Après des études de langues et secrétariat de direction elle s'installe à Paris dans les années '70 et travaille à l'Ambassade de Suisse (culture, presse et communication). Suit une expérience associative auprès d'enfants en difficulté de langage et parole. Plus tard elle attrape le virus de l'Italie, sa langue et sa/ses culture(s). Contrairement au covid c'est un virus bienfaisant qu'elle souhaite partager et transmettre. Membre-fondatrice et présidente d'Altritaliani depuis 2009. Coordinatrice et animatrice du site.

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